Stop Fessenheim : ... allons plus loin encore !

Lors du Conseil Municipal du 3 mai dernier, nous avons, à l'unanimité, voté la motion proposée par le collectif « Stop Fessenheim ». Nous avons aussi décidé d'aller plus loin et d'amender le texte en ajoutant deux points, en droite ligne des actions menées à Strasbourg et Sélestat :

• nous exigeons que Fessenheim soit réellement un lieu où l'on expérimente et mette au point le démantèlement des sites nucléaires, ce qu'on ne maîtrise que sur ordinateur à l'heure actuelle

• nous nous engageons à mettre en œuvre une politique d'économie d'énergie

Le Maire a profité de l'occasion pour signaler la remise en service de la micro-centrale hydroélectrique du Leymel. Elle a été rachetée et remise en état par la société suisse Adev (voir article dans l'Alsace du 30 avril 2011 page 24 heures en région).

Il a aussi fait état de tous les équipements photovoltaïques mis en place à Munster par la Ville.

A titre personnel, j’applaudis à toutes ces réalisations qui développent l'usage des énergies propres et renouvelables. Toute démarche effectuée dans ce sens est positive et constitue une réelle avancée.

Monsieur Hoffet a réitéré l’expression de ses regrets de voir cette micro-centrale rachetée par la société suisse Adev ; il aurait préféré que la Ville réalise cette opération. Si je regrette comme lui qu’elle ne soit justement pas le fait de la Ville - ce qui aurait permis de prendre en main la gestion des énergies - je pense qu'il faut néanmoins dépasser le débat. Accompagnons le développement de cette initiative et encourageons les projets et les actions communes à Munster et plus généralement dans notre canton.

Puisque la Ville a déjà réalisé un bilan thermique de ses bâtiments, je pense que nous pourrions dès lors prendre une mesure d'économie avantageuse, qui permettrait quelques réductions d'énergie et supprimerait une source de pollution nuisible pour l’environnement : ne pourrions-nous pas éteindre l'éclairage public ou au moins l'amoindrir après minuit ou après l'heure de fermeture légale des bars et terrasses ? Outre la diminution de la charge électrique, cette mesure permettrait également l’élimination de la pollution lumineuse qui perturbe certaines espèces animales de nos régions.

Au-delà de cette mesure facile à prendre, j’estime aussi que nous devrions poursuivre nos efforts et multiplier les installations photovoltaïques sur les grandes surfaces disponibles telles les toitures de nos deux églises ou du Batial. Certains crieront au non respect du patrimoine historique... mais il va bien falloir s’attaquer aux problèmes : et un panneau solaire est-il si laid que cela ?

La Ville de Munster pourrait proposer à la CCVM un véritable plan intercommunal de production d'énergies renouvelables ; nous serions à la pointe des initiatives et nous ferions de notre canton un intéressant lieu d'expérimentation. Nous avons bien des atouts à mettre en valeur. Il s’agit maintenant de nous en donner les moyens et de faire preuve d'audace. L'avenir est à ce prix.

David Mathieu MAURER

Comments

[C. J.]

En parlant du diable, je trouve lumineuse l'idée d'installer des panneaux photovoltaïques sur les surfaces de toits de la ville, y compris de l'Eglise. Alors, oui, il y aura controverse, fatalement. Mais je propose une simple interprétation : une telle installation symboliserait une société capable d'inclure son passé dans son avenir, capable de comprendre que l'Histoire qui s'est écrite hier peut (doit ?) encore servir à demain. Au passage, quel symbole ! Produire de l'Energie d'une façon protectrice du Vivant avec la lumière (divine), voilà qui éclairerait les Eglises d'un nouveau regard et mettrait un peu de spiritualité dans le côté matérialiste du problème de l'énergie. Ce n'est qu'un point de vue. En parlant de point de vue, pour se rendre compte des toitures exploitables, rien ne vaut de prendre de la hauteur. Une vue satellite révèle ainsi que les usines face à l'office de tourisme, le lycée, le tribunal ou encore la sorte de structure circulaire jouxtant les terrains de tennis présentent des surfaces intéressantes.
Produire de l'électricité, c'est bien, mais ne pas en consommer, voilà qui est mieux. J'apporte mon entier soutien au projet de diminution de l'éclairage nocturne. Moins de lumière encouragerait les errants à rejoindre leur lit et diminuerait la pollution lumineuse. Outre une aide apportée aux espèces nocturnes, ce serait aussi un bienfait pour les riverains. Pouvoir dormir la fenêtre ouverte sans avoir l'impression d'être en plein jour, pouvoir contempler les étoiles et non une espèce de brouillard gris-orange-jaune sont des privilèges qu'ils ne faut pas négliger. (Strasbourgeoise depuis peu, je me rends compte du miracle d'une nuit moire (et brillante d'étoiles)).
Une étoile à suivre et à atteindre, voilà la conclusion que j'apporterai à ce commentaire. Les étoiles qui brilleront dans les yeux des générations à venir n'ont pas de prix.

[C. J.]

Bonsoir,
Je trouve courageuse votre intervention. Courageuse et porteuse d'espoir. Enfin,on ose affirmer qu'il est temps d'agir ailleurs que dans les textes de loi ! Concernant la fermeture de Fessenheim, chapeau bas. C'est en effet le plus vieux site nucléaire de France. Montrons-donc que nous ne sommes pas passéistes et démontons cette centrale : le nucléaire peut finir par là où il a commencé. L'Alsace est une région privilégiée pour les énergies renouvelables : un ensoleillement fort en été, des montagnes donc des cours d'eau pour l'hydroélectrique et des endroits favorables à l'éolien.
L'engagement d'économies d'énergie que vous défendez est un acte volontaire qui prouvera que la France n'est pas totalement immobiliste. Face à l'engluement et aux récalcitrances perpétuelles de nos hauts hommes politiques, il est temps de montrer que la solution écologique se site à l'échelle locale,en mobilisant des acteurs qui se rencontrent de vive voix et ainsi se sentent concernés. Je considère qu'il faut encourager de pareilles initiatives : il est temps de passer du rêve à la réalisation. On dit que le philosophe ne peut pas gouverner : c'est parce qu'il passe son temps à réfléchir (on espère sur des questions importantes). Je pense que nous avons quitté l'ère des philosophes écologistes. Certes, il en faudra toujours, mais ce dont il nous faut plus que tout, ce sont des hommes politiques impliqués plus que dans leurs discours.
La France souffre d'un étrange syndrome : l'hyperprévision.A peine élabore-t-on des projets que déjà, il faut faire des lois pour en encadrer les probables dérives. Expérimentons, que diable !

[Lothar]

Bonsoir,
J'habite en Allemagne mais je viens très souvent dans la vallée de Munster que je connais bien. Je trouve votre intervention remarquable : le débat doit être dépassionné et constructif. Je suis d'accord avec vous lorsque vous dites que même un monument historique doit pouvoir servir de support aux nouvelles technologies. N'oublions pas qu'une ville est une organisation humaine vivante. Il ne s'agit pas de la figer dans une espèce de muséographie réductrice. Alors oui aux énergies renouvelables et bravo pour votre intervention courageuse.
Lothar - Bayern